Pandémie – Zoonos Mpox dite Variole du Singe

14/11/24

La pathologie Mpox, historiquement décrite sous les termes Variole du Singe ou Monkeypox est une zoonose virale dont l’agent de transmission est initialement présent chez l’animal, en particulier chez des rongeurs en Afrique et qui circule désormais chez l’homme, en Afrique, puis en Europe et plus largement depuis 2022 ; cette zoonose constitue depuis 2022 une pandémie prise en compte par l’OMS (première Alerte 2022, seconde en aout 2024) et par les autorités sanitaires locales. (1)

L'agent de transmission

 

 

L’agent pathogène, le virus Monkeypox (MPXV), est un Virus à ADN de la famille des Poxviridés et du genre Orthopoxvirus. Il est apparenté au virus de la variole humaine, ce qui confère au vaccin anti variolique une efficacité relative contre le Mpox mais des vaccins spécifiques existent désormais. (2)

 

On distingue deux types principaux de virus Mpox :

  • le clade 1 variante 1b : souche “historique” du virus (identifié dès 1958)/ Bassin du Congo – Afrique Centrale.
  • le clade 2 : Afrique de l’Ouest C’est Le virus qui circule actuellement en Europe ; variante 2b (Épidémie Nigéria).

Symptômes

La pathologie se présente comme une forme atténuée de la variole humaine, avec des symptômes moins graves et une létalité plus faible.
Cette pathologie infectieuse virale se transmet par contact direct :

  • avec les lésions cutanées ou avec les muqueuses (buccales, génitales, conjonctivales),
    contenant des particules virales,
  • avec des animaux infectés, (aussi un cas décrit en France de Contamination de l’homme
    à un animal domestique)
  • ou contact indirect de matériaux contaminés (comme la literie ou les surfaces : linge, vaisselle,
    sextoys, …)

Cette contamination pourrait également se faire via les gouttelettes respiratoires d’une personne infectée.

 

Complications éventuelles possibles

  • Éruption majeure (plus de 100 vésicules).
  • Douleurs intenses si atteinte de l’anus, du rectum ou de la bouche ; les douleurs peuvent affecter fortement, psychologiquement les patients.
  • Infection de de la glotte, déglutition douloureuse
  • Plus rarement dans le cas d’une surinfection bactérienne des lésions peuvent survenir
  • Une atteinte infectieuse de l’œil a été décrite
  • Complications neurologiques
  • Déshydratation
  • Atteinte pulmonaire avec pneumopathie

Ces formes nécessitent une hospitalisation. Selon les données OMS, pour la souche responsable des cas récents européens et américains, le risque de décès est de l’ordre de 0,1 % à 0,2% (pour le clade 2) ; la plupart des décès survenant dans les groupes d’âge les plus jeunes. Le Clade 1(1b) pourrait être responsable d’une mortalité plus conséquente (certaines publications
font état d’un taux de létalité d’environ 3% (source ?)

Fréquence et incidence de cette pathologie

Dès 2022, ont été rapportés à l’OMS pour cette pandémie 87 972 cas et 147 décès dans 110 pays.
Pour l’année 2024, il a été enregistré en France (pathologie à déclaration obligatoire auprès des ARS) un nombre de cas, au 24 septembre, qui s’élevait à 167 cas. (3)

Incubation

« …L’incubation de la maladie peut aller de 5 à 21 jours. La phase de fièvre dure environ 1 à 3 jours. La maladie guérit le plus souvent spontanément, au bout de 2 à 3 semaines mais parfois 4 semaines. Contagieuse dès l’apparition des symptômes, l’infection à Monkeypox se présente habituellement en 2 phases :

  • Elle se manifeste tout d’abord par de la fièvre supérieure à 38° C, l’apparition de nombreux ganglions augmentés de volume et douloureux, des douleurs musculaires et de la fatigue. Des maux de gorge et des douleurs lors de la déglutition sont possibles. Une éruption rouge précoce évoquant une angine est possible au niveau de la bouche et sur la langue.
  • Puis, 1 à 3 jours plus tard apparaît une éruption cutanée étendue. Localisée dans un premier temps sur le visage, elle s’étend en 24 heures à l’ensemble du corps, jusqu’aux paumes des mains et plantes des pieds. Une localisation au niveau des muqueuses de l’anus, des organes génitaux et de la bouche est fréquente… ». (4)

Mesures de prévention

Les mesures de prévention sont les suivantes (5) :

Patient atteint :

  • Quasi-isolement pendant une période de 21 jours jusqu’à la disparition des lésions.
  • Port d’un masque type chirurgical.
  • Port de gants d’examen si contact avec surfaces ou objets dans un environnement partagé avec d’autres (surfaces objets).
  • Absence de rapports sexuels recommandée pendant trois semaines, puis rapports protégés pendant au moins 8 semaines.
  • Isoler vaisselle linge et autres ustensiles à traiter séparément .
  • Les déchets tels que les croûtes des vésicules doivent être conservées dans des sacs-poubelles dédiés et orientés vers la filière des déchets d’activité de soins à risque infectieux, pour les patients hospitalisés.
  • Plus largement Il est nécessaire d’avoir recours aux gestes barrières standards comme pour toute pathologie virale telle la COVID19.

Entourage direct, Soignants avec risque d’exposition :

Les personnes de l’entourage et soignants intervenants qui prennent en charge les malades doivent porter un masque FFP2 et des gants d’examen pour toucher tout objet ayant été en contact avec un patient (vaisselle, linge, vêtements…). – source Assurance maladie (5)

Ces mesures étant bien évidemment à compléter par les gestes barrières standard en particulier lavage des mains désinfection avec GHA. Pour les soignants à risque, une vaccination post-
exposition avec un vaccin de 3 e génération (deux vaccins existent : Imvanex® en Europe et Jynneos® aux États-Unis) sera proposée aux personnes adultes contacts à risque, y compris les professionnels de santé exposés sans mesure de protection individuelle.

Dérogation ministérielle pour les vaccins contre la variole Imvanex® et Jynneos®. (6)

Depuis le 26 mai 2022, les vaccins IMVANEX et JYNNEOS bénéficient d’une dérogation pour une utilisation, en France, dans le traitement prophylactique contre la variole du singe : des personnes contacts à risque, d’une personne atteinte de l’infection, ou des professionnels de santé en milieu de soins exposés au virus Monkeypox. Cette dérogation accordée à des
vaccins contre la variole permet de combler l’absence de traitement prophylactique postexposition, et de mettre en œuvre la stratégie vaccinale réactive avec des vaccins antivarioliques de 3 e génération telle que recommandée par la Haute Autorité de santé (HAS) dans un avis du 20 mai 2022.

Une mise à jour de l’HAS est intervenue depuis début septembre :

« Une campagne de vaccination préventive pour les personnes à haut risque d’exposition au virus. La HAS recommande que soient éligibles à une vaccination avec le vaccin MVA-BN (Imvanex ou Jynneos) les personnes à haut risque d’exposition au virus, soit :

  • Les hommes ayant des relations sexuelles avec des hommes (HSH) et les personnes trans rapportant des partenaires sexuels multiples ;
  • Les personnes en situation de prostitution ;
  • Les professionnels des lieux de rencontre sexuelle, quel que soit le statut de ces lieux ;
  • Les partenaires ou les personnes partageant le même lieu de vie que les personnes mentionnées ci-dessus. » (7)

L'offre de dispositifs médicaux Didactic, nécessaires à la prévention de la transmission du Mpox

Didactic acteur incontournable de la prévention des infections dispose d’une large gamme de dispositifs médicaux indispensables à cette prévention :

 

Source

POUR EN SAVOIR PLUS

(1) CNN/WHO : Dr Rosamund Lewis / Technical Lead for Monkeypox : World Health Organization https://edition.cnn.com/videos/tv/2022/05/31/
rosamund-lewis-amanpour-who-monkeypox.cnn
Santé publique France : https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-vectorielles-et-zoonoses/article/virus-mpox-questions-reponses

RÉFÉRENCES ET BIBLIOGRAPHIE

(2) Bulletin épidémiologique France – mpox en France -1 er janvier – 3 septembre 2024- Points clés au 3 septembre 2024 : https://www.santepubliquefrance.fr/maladies-et-
traumatismes/maladies-transmissibles-de-l-animal-a-l-homme/mpox/documents/bulletin-national/cas-de-mpox-en-france. -1er-janvier-24-septembre-2024
(3) Institut Pasteur : mpox https://www.pasteur.fr/fr/centre-medical/fiches-maladies/mpox-anciennement-variole-du-singe
(4) Source ministère de la santé : https://sante.gouv.fr/soins-et-maladies/maladies/maladies-vectorielles-et-zoonoses/cas-groupes-d-infection-par-le-virus-monkeypox
(5) Source assurance maladie : https://www.ameli.fr/rouen-elbeuf-dieppe-seine-maritime/assure/sante/themes/variole-singe-monkeypox/prevenir-la-mpox-isolement-gestes
barrieres-et-vaccination
(6) Source Vidal en ligne : https://www.vidal.fr/actualites/29328-vaccins-imvanex-et-jynneos-protocole-d-utilisation-en-postexposition-au-virus-monkeypox.html
(7) HAS Vaccination : https://www.has-sante.fr/jcms/p_3538112/fr/mpox-mpxv-la-has-actualise-ses-recommandations-vaccinales-pour-mieux-lutter-contre-la-circulation-du-virus