Lors des soins, les professionnels de santé peuvent être exposés aux risques infectieux par contact, projection, aérosolisation des liquides biologiques dont le sang si les dispositifs de protection sont inadaptés ou défectueux (tenue professionnelle, gants lunette).

Cette contamination peut aussi être percutanée par inoculation (piqûre ou coupure)1

Les infections associées aux soins (IAS), qu’est-ce que c’est ?

Une infection est dite associée aux soins si elle survient au début ou à la fin de la prise en charge d’un patient (diagnostique, thérapeutique, palliative, préventive, éducative, opératoire) par un professionnel de santé que ce soit en établissement de santé, médicosocial ou au domicile des patients.

Ces infections peuvent être directement liées aux soins (au cours d’un acte invasif, par exemple) ou survenir lors de l’hospitalisation, du séjour, indépendamment de tout geste médical (en raison d’un épisode épidémique, entre autre). Lorsque l’état infectieux du patient à l’admission est inconnu, l’infection est considérée comme associées aux soins si elle apparaît après un délai de 48 heures d’hospitalisation2

D’où proviennent les IAS ?

Les infections associées aux soins ont des origines multiples. On distingue plusieurs types d’infections :

  • Des infections d’origine « endogène » : le patient s’infecte avec ses propres germes à cause d’un acte invasif et/ou en raison d’une fragilité particulière.
  • Des infections d’origine « exogène » : des infections croisées, transmises d’un patient à l’autre, des infections transmises par le personnel ou des infections liées à la contamination de l’environnement dans lequel se trouve le malade.

Ces IAS peuvent être provoquées par plusieurs sortes de microorganismes : 31,2% sont des bactéries multi résistantes (BMR), 25% des bactéries hautement résistantes émergentes (BHRe) et 15,3% des Clostridium difficile3. La résistance de ces bactéries aux antibiotiques est d’ailleurs devenue un enjeu majeur de santé publique puisqu’elle serait responsable de 700 000 morts par an, dans le monde4.

 

Par ailleurs d’autres micro-organismes sont aussi responsables d’infections associées aux soins :

  • Champignons: Un champignon pathogène est un mycète responsable d’infections. Ces derniers sont responsables d’infections généralisées et représentent un problème majeur de santé mondiale avec 2 millions de malades chaque année5
  • Virus: Un virus est une particule microscopique infectieuse qui ne peut se répliquer qu’en pénétrant dans une cellule et en utilisant sa machinerie cellulaire (mécanisme de production/reproduction).

 

Les IAS, quelles sources de propagation ?

Ces IAS relèvent aussi de transmissions différentes dont la transmission par contact (C).

Cette dernière peut se faire par contact direct (par les mains du personnel ou entre les patients) ou par contact indirect (objets ou surfaces contaminés). Les mains sont vectrices de très nombreux microorganismes pathogènes et sont donc considérées comme principale source de propagation d’infections.

Quelles solutions pour prévenir des infections par contact ?

Pour maitriser les risques infectieux, deux solutions s’offrent au soignants :

 

1. L’hygiène des mains

Depuis la pandémie de Covid-19, la désinfection des mains s’est amplifiée dans le milieu de la santé mais s’est aussi largement répandue en dehors du secteur médical. La désinfection des mains est une action ayant pour objectif d’éliminer les micro-organismes types bactéries, virus et champignons indésirables présents sur la peau. Les gels ou solutions hydroalcooliques ont le même objectif, détruire les micro-organismes présents sur les mains, limitant ainsi la transmission de certaines infections. Ces derniers sont utilisés lorsqu’aucun accès à un point d’eau n’est disponible et sont devenus incontournables dans la lutte contre la Covid-19 et les gestes barrières.

Le protocole de désinfection hygiénique par friction hydroalcoolique

 

2. Le port des gants

Cette solution est clé pour éviter les contaminations, notamment les accident d’exposition des soignants au sang et autres liquides biologiques (AES) et prévenir la transmission manuportées des agents infectieux entre le soignant, le patient et l’environnement de santé :

  • En cas de contact ou projection de liquides biologiques
  • Pour tout contact avec la peau des patients
  • Lorsque les mains du soignant comportent des lésions cutanées

Il est important d’utiliser, en milieu sanitaire, des gants disposant de la double certification Dispositif Medical (DM) et Equipement de Protection Individuel (EPI).

L’utilisation des gants pour prévenir des infections

Les gants de protection sont utilisés dans les établissements de santé, les établissements médicosociaux et les structures home care pour de nombreuses applications.

 

 

Les gants sont également nécessaires pour manipuler des objets ou toucher des surfaces potentiellement infectée. Ces derniers permettent donc de créer une barrière entre les mains des soignants et le sang, les liquides biologiques, les sécrétions, les excrétions et les muqueuses6

Par ailleurs, les gants permettent de limiter l’exposition des soignants à des risques chimiques (désinfectant, réactif, molécule de chimiothérapie).

 

Les gants sont à usage unique et n’excluent pas le lavage et la désinfection des mains.

Ces deux actions sont complémentaires et peuvent être complétées par l’utilisation de solutions hydroalcoolique par friction (friction hygiénique et chirurgicale). La désinfection en amont permet de réduire le risque initial de contamination des mains qui peut être majoré sous les gants par la chaleur et l’humidité7

Sources :

[1] Hygiènes – Actualisation des précautions standard, juin 2017 – N° hors-série volume XXV

[2] Santé.gouv : https://solidarites-sante.gouv.fr/soins-et-maladies/qualite-des-soins-et-pratiques/securite/infections-associees-aux-soins-ias/article/les-infections-nosocomiales-318585

[3]  Sylvie Maugat et all., « Bilan 2001-2017 des signalements externes d’infections nosocomiales. Part des signalements impliquant une bactérie multi résistante, hautement résistante-émergente ou un clostridium difficile », article soumis le 30.11.2017

[4] https://www.pasteur-lille.fr/actualites/dossier-du-mois/les-medicaments/les-medicamentscontrer-resistance-antibiotiques-defi-scientifique/

[5] https://www.medecinesciences.org/en/articles/medsci/full_html/2018/02/medsci20183402p123/medsci20183402p123.html

[6] Hygiènes – Actualisation des précautions standard, juin 2017 – N° hors-série volume XXV

[7] Institut national de Recherche et de Sécurité (INRS). Gants de protection pour les métiers de la santé, fiche ED 118. [En ligne]. INRS 2004. Disponible sur : http://www.inrs.fr