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La transmission de micro-organismes de personne à personne – soignant ou soigné – s’effectue par contact direct ou indirect ou, plus rarement, par voie aérienne. Les recommandations de prise en charge des infections les plus courantes ont évolué ces dernières années1. Qu’en est-il de la situation actuelle ? Quelles sont les consignes à respecter ?
La transmission croisée est portée par une chaîne épidémiologique2 : l’agent infectieux (bactéries, virus, champignons, parasites) est transmis à partir d’un réservoir (patient, personnel, visiteur,environnement) vers un hôte réceptif. La lutte contre cette transmission repose notamment sur la maîtrise de la diffusion des bactéries multi ou hautement résistantes (BMR ou BHRe) etest adossée à une stratégie de prévention de la diffusion à partir des patients porteurs3.
Les équipes hospitalières jouent donc un rôle essentiel pour limiter la transmission croisée en activant différents leviers, dont ceux détaillés ci-dessous .
Elle nécessite des précautions complémentaires au-delà des précautions standards observées systématiquement et quotidiennement par les soignants. Les précautions complémentaires type « Contact » participent à la prévention de la transmission croisée. Il s’agit spécifiquement des précautions complémentaires « Gouttelettes » et « Air ». Par exemple, des précautions complémentaires passent par une protection de la tenue. En cas de soins lors d’un contact direct avec le patient, un tablier à usage unique est recommandé. Il est ensuite déposé dans les déchets assimilés aux ordures ménagères (DAOM). En cas d’une infection à Clostridium difficile, une sur-blouse à manche longue est conseillée. La sur-blouse est à porter dès l’entrée dans la chambre et doit être éliminée dans les déchets d’activités de soins à risques infectieux (DASRI) dès la sortie. En cas de soins mouillants et si elle n’est pas imperméable, un tablier à usage unique peut être porté par dessus4.
Une utilisation appropriée des dispositifs médicaux de protection est également clé dans la lutte contre les transmissions croisées.
C’est pourquoi des professionnels de l’hygiène, et notamment la SF2H, ont rappelé des règles de bonnes pratiques sur le port des gants notamment ; l’usage de ces derniers doit en effet être limité aux situations suivantes, y compris dans le contexte Covid-19 :
L’usage inadapté des gants augmente les risques d’auto-contamination, de transmission croisée et de contamination de l’environnement, notamment parce qu’il risque de faire oublier les gestes essentiels d’hygiène des mains.
Il est donc clé tant pour la prévention des risques infectieux que pour une gestion optimisée des ressources d’avoir une utilisation adéquate des dispositifs de protection.
1 Ministère des Solidarités et de la Santé, Répertoire : des outils pour le bon usage des antibiotiques, novembre 2021, https://solidarites-sante.gouv.fr/prevention-en-sante/les-antibiotiques-des-medicaments-essentiels-a-preserver/professionnels-de-sante/article/repertoire-des-outils-pour-le-bon-usage-des-antibiotiques
2 Centre d’appui à la Prévention des Infections Associées aux Soins, La transmission croisée, Octobre 2019, http://www.cpias-auvergnerhonealpes.fr/animation/ehpad_fam_mas_ime/2019/03_10_19/3_ils_sont_parmi_nous.pdf
3 Haut Conseil de la Santé Publique, Prévention de la transmission croisée des « Bactéries Hautement Résistantes aux antibiotiques émergentes » (BHRe), https://www.hcsp.fr/Explore.cgi/AvisRapportsDomaine?clefr=372
4 INRIS, Précautions complémentaires » Contact « . Prévention de la transmission des infections en milieu de soins, Novembre 2019, https://www.inrs.fr/media.html?refINRS=ED%206363
5 CPIAS, La lettre d’information du CPias ARA, Octobre 2020, http://www.cpias-auvergnerhonealpes.fr/Newsletter/2020/En_Bref_octobre2020.html
6 CPIAS, La transmission croisée, Octobre 2019, http://www.cpias-auvergnerhonealpes.fr/animation/ehpad_fam_mas_ime/2019/03_10_19/3_ils_sont_parmi_nous.pdf